« Il existe bien une circulaire relative à l’enregistrement des dispositifs médicaux depuis 1997, mais malheureusement, elle n’a pas force de loi. Des produits non enregistrés sont encore commercialisés au Maroc et peuvent représenter un danger pour la santé de leurs utilisateurs », a-t-il expliqué durant cet événement organisé le 18 février dernier par le laboratoire de chimie thérapeutique, de pharmacie clinique et hospitalière de la faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat. La difficulté de contrôler la qualité des dispositifs médicaux disponibles sur le marché marocain est une autre problématique largement évoquée par les intervenants. « Selon le code marocain des marchés publics, il est interdit de demander des échantillons aux fournisseurs lors des appels d’offres relatifs aux dispositifs médicaux. Nous ne pouvons donc évaluer la qualité des produits demandés qu’à partir de catalogues et de documentations fournis par les entreprises qui les commercialisent. Or, ces produits peuvent parfois se révéler de très mauvaise qualité lorsqu’ils sont utilisés, et constituer ainsi un danger pour les patients », a regretté le Pr Ahmed Bennana, chef du pôle pharmacie à l’hôpital militaire d’instruction Mohammed V de Rabat. Le marché marocain est en outre inondé de produits dont l’origine et la qualité ne sont pas contrôlées. Certains fabricants, notamment asiatiques, ont recours à des méthodes peu scrupuleuses pour dissimuler l’origine de leurs produits, ce qui peut poser un sérieux problème de traçabilité. « Des entreprises chinoises utilisent, par exemple, la mention « made in PRC » au lieu de « made in China » pour cacher l’origine de leurs produits et induire en erreur le consommateur. » Pour faire face à ces problématiques, le Pr Ahmed Bennana préconise de « renforcer l’arsenal juridique relatif aux dispositifs médicaux et instaurer un contrôle des produits proposés sur le marché marocain pour garantir leur sécurité ».
Doctinews N° 42 Mars 2012