
Ismail berrada
Directeur de publication et de la rédaction
Doctinews N°33 Mai 2011
Apriori, oui. Concrétisant les principes d’égalité, de solidarité et d’équité du système de couverture médicale au Maroc, ce serait un pas majeur dans l’amélioration de l’état de santé des patients marocains démunis, souvent livrés à leur sort en matière de gestion des conséquences physiques, psychiques et socio-économiques de leurs maladies.
Mais avec toute l’importance que revêt un tel programme, chacun sent, pressent, que les choses ne sont dites qu’à moitié. Les nouvelles s’enchaînent ainsi, tantôt positives, tantôt porteuses d’incertitudes et d’inquiétudes sur les modalités de fonctionnement de ce système et sur des volets aussi sensibles que sa gestion et son financement.
L’information de l’opinion publique ne semble pas être la préoccupation majeure des institutions en charge de l’étude de faisabilité du ramed.
Dans ce contexte, la qualité des soins de santé est l’objet des réflexions les plus vives. Etant les plus concernées par le sujet, les associations de patients montent au créneau. « Notre système de santé a déjà laissé se mettre en place une médecine à double vitesse, il est inacceptable de laisser aujourd’hui se créer des ghettos sanitaires par une généralisation de ce système au Maroc sans évaluation et sans mesures correctives continues », lit-on dans un communiqué de presse récemment diffusé par l’association CAP Santé. Certes, la question reste très complexe à analyser ici. Il n’en reste pas moins qu’il est très réjouissant de constater que ces positions confortent l’engagement de la société civile de poursuivre le travail de recherche constante des moyens susceptibles d’améliorer la qualité de vie des patients.
Du côté des médias, en ce moment, il est beaucoup question de dévoiler avec sincérité et transparence les dispositifs en cours d’étude pour la définition des mécanismes à installer pour garantir au RAMED la réussite et la pérennité exigées. De peur, justement, qu’ils deviennent « des ghettos sanitaires », que compte-t-on faire pour rendre les hôpitaux publics plus « hospitaliers » ? Et, de manière générale, dit-on l’essentiel de ce qu’on a besoin de savoir ?
Car face à la recherche désespérée d’un dialogue instructif avec les instances concernées, c’est plutôt la politique du silence radio qui prévaut … L’information de l’opinion publique ne semble pas être la préoccupation majeure des départements de la Santé, des Finances, de l’Intérieur et de l’ANAM, institutions en charge de l’étude de faisabilité du RAMED !
Pourtant, si l’on cherche vraiment à comprendre pour agir et à partager pour faire en sorte que l’inégalité, face à la maladie, ne demeure pas flagrante, on ne peut continuer d’avancer ainsi.