
Ismail berrada
Directeur de publication et de la rédaction
Doctinews N°48 Octobre 2012
À côté de ces célébrations mondiales, le Maroc fête également la Journée nationale de la femme. Prévue le 10 octobre de chaque année, cette manifestation emblématique dresse le bilan des réalisations économiques, politiques et sociales de ce rendez-vous annuel. Le combat mené contre maintes formes de discrimination liées au genre dans notre pays commence à porter ses fruits, avec, en guise de couronnement, l’instauration du nouveau Code de la Famille, une présence dans les différents chantiers de développement, une fierté pour nous tous !
Toutefois, il est grand temps que le débat renouvelé sur davantage d’égalité entre les sexes s’attarde sur d’autres aspects aussi profonds que la nécessité de développer la prise de conscience des droits de la femme en ce qui concerne l’amélioration de son état de santé et de son bien-être, ainsi que son impact sur ses conditions de vie.
Il faudrait inciter les instances concernées à la mise en place d’une stratégie nationale globale entièrement dédiée à la santé de la femme, de la naissance à la vieillesse.
Jusqu’à présent, tous les efforts déployés à ce niveau au Maroc se sont principalement limités aux volets juridiques et à la gestion des problématiques ayant trait à la maternité. Sans analyser les résultats obtenus de cette orientation, les réflexions et les recherches sur les questions de santé spécifiques aux femmes demeurent quasi inexistantes. Il en est de même des maladies lourdes et communes aux hommes et aux femmes. Celles-ci ne sont pas étudiées sous l’angle des différences qu’elles présentent selon qu’on soit du sexe dit fort ou celui dit faible.
L’étape suivante de ce débat consisterait à inciter les instances concernées à la mise en place d’une stratégie nationale globale entièrement dédiée à la santé de la femme, de la naissance à la vieillesse. Cette revendication devrait faire en sorte que les politiques et les programmes à concevoir dans ce domaine tiennent compte des différences biologiques, sociales, économiques et culturelles entre les sexes.
Certes, le chemin à parcourir pour une meilleure connaissance et une plus large compréhension de la santé de la femme est encore long. Le premier pas consisterait idéalement à cesser de généraliser -à tort- à propos des deux sexes en ce qui concerne les causes de la détérioration de leur santé, pour définir, ensuite, les meilleures stratégies de prévention, de détection et de traitement propres aux deux sexes. Certes, c’est un enjeu de taille. Mais il y va de la réussite de l’émancipation féminine et, in fine, de l’avenir de l’un des moteurs clés du progrès au Maroc, la femme, pour ne pas la nommer !
Bonnes vacances à toutes et à tous et, prudence au volant !