
Ismail berrada
Directeur de publication et de la rédaction
Doctinews N°61 Décembre 2013
D ans un communiqué publié conjointement par l’Organisation mondiale de la Santé et l’UNICEF, il est précisé que « plus de deux millions d’adolescents âgés de 10 à 19 ans vivent avec le VIH et un grand nombre d’entre eux ne bénéficient pas des soins et du soutien dont ils auraient besoin pour rester en bonne santé et éviter de transmettre le virus. En outre, des millions d’adolescents risquent de contracter l’infection. L’absence de services de prise en charge de l’infection à VIH efficaces et acceptables pour les adolescents a entraîné, de 2005 à 2012, une augmentation de 50 % des décès liés au Sida dans cette tranche d’âge, contre une baisse de 30 % dans la population générale ». Et selon Craig McClure, responsable des programmes de lutte contre le VIH à l’UNICEF, « environ une nouvelle infection à VIH sur sept survient au cours de l’adolescence. Si ces obstacles ne sont pas levés, le rêve d’une génération libérée du sida ne se réalisera jamais. »
l'introduction des autotests permettrait de découvrir 4 000 séroposivités en france
Au Maroc, 74 % des porteurs du virus ne connaîtraient pas leur statut, raison pour laquelle le ministère de la Santé a hissé le dépistage au rang des priorités du plan stratégique national de lutte contre le sida 2012-2016. Il vient d’ailleurs de lancer une vaste campagne de dépistage sur l’ensemble du territoire, qui se poursuivra jusqu’au 27 décembre (voir article page 6) et pour laquelle de nombreuses associations sont mobilisées.
Des pays comme la France innovent, en autorisant la vente d’autotests dès 2014. Le Conseil national du sida, un organe consultatif indépendant, a estimé que l’introduction des autotests permettrait de découvrir 4 000 séropositivités et d’éviter 400 nouvelles infections par an en France. À condition, bien sûr, qu’ils ne se substituent pas à l’offre existante en matière de prévention et de dépistage et qu’ils soient assortis des conseils d’usage, les autotests pourraient permettre à une catégorie de population de franchir un pas jusque-là non envisagé.
Est-ce un exemple à suivre ? Pourquoi pas ! En attendant, il faut rester plus que jamais mobilisés et saluer les efforts de la communauté associative qui déploie d’importants moyens pour approcher, au plus près, les franges les plus vulnérables de la population, les inciter au dépistage et les sensibiliser à la prévention.