
Ismail berrada
Directeur de publication et de la rédaction
Doctinews N°79 Juillet 2015
L
e 11 juin dernier, l’évacuation des pensionnaires du mausolée Bouya Omar a débuté. Après avoir pris connaissance des conditions déplorables dans lesquelles les « patients » vivaient : « Elles sont près de 800 personnes, maltraitées, leur dignité est bafouée, leurs droits sont violés, logeant dans des conditions très difficiles, avec une absence d’hygiène », il avait déclaré face aux députés « C’est soit moi, soit Bouya Omar ».
Certaines pratiques moyenâgeuses ont la vie dure au maroc
Pour mener à bien cette action baptisée initiative « Karama », le ministère a mobilisé 34 psychiatres, 122 infirmiers spécialisés en psychiatrie et 60 ambulances destinées à transférer les patients vers les structures hospitalières spécialisées pour être pris en charge. Une enveloppe budgétaire de 40 millions de dirhams a été en outre allouée à l’achat de médicaments. Le ministre a également fait savoir qu’il ferait évacuer d’autres sites et, pour aller plus loin et combler un vide juridique, il vient de soumettre aux membres du gouvernement un projet de loi relatif à la lutte contre les troubles mentaux et à la protection des droits des personnes atteintes de ces troubles. Ces pratiques inhumaines et moyenâgeuses ont malheureusement encore la vie dure au Maroc ! S’il faut, certes, saluer l’initiative du ministère de la Santé, il ne faut pas oublier que la sinistre réputation de Bouya Omar est connue depuis longtemps. De nombreux articles ont été consacrés à l’enfer vécu par ces « patients » et plusieurs bonnes volontés ont déjà tenté d’y mettre un terme, sans succès. Il est vraiment temps de s’attaquer à ces pratiques inhumaines qui consistent à combattre la maladie mentale par la violence, la maltraitance et l’humiliation, et d’aider ces patients à retrouver la dignité qu’ils méritent !