
Ismail berrada
Directeur de publication et de la rédaction
Doctinews N°80 Août / Septembre 2015
L
e 1er octobre sera l’occasion de célébrer la Journée internationale des personnes âgées, instaurée par l’Assemblée générale de l’Organisation des nations unies le 14 décembre 1990. Le Conseil social économique et environnemental (CESE) propose que cette journée soit désormais annuellement consacrée à la réflexion et à l’évaluation de la situation des personnes âgées au Maroc. Une proposition qui s’ajoute à de nombreuses recommandations émises à l’issue d’un rapport élaboré par la commission permanente en charge des affaires sociales et de la solidarité du CESE sur la situation des personnes âgées.
Seul 1/5e des personnes âgées a une couverture sociale
La sonnette d’alarme est tirée car, comme le précise l’institution dans un communiqué, « l’examen des données existantes a permis de souligner que seul 1/5e des personnes âgées dispose d’une couverture sociale et médicale. Peu ont accès aux soins, et leur dépendance physique et financière augmente, dans un contexte où la prise en charge de ces personnes dans le cadre familial est menacée, notamment par la nucléarisation croissante des ménages ». Une situation d’autant plus inquiétante que le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans, estimé aujourd’hui à 3 millions, est appelé à croître. Elles devraient représenter quelque 15 % de la population marocaine à l’horizon 2030, d’une part parce que l’espérance de vie augmente et, d’autre part, parce que le taux de fécondité à chuté.Les recommandations du CESE portent, entre autres, sur l’extension de la sécurité sociale et de la couverture médicale aux personnes âgées, la généralisation de la retraite et la création d’un minimum vieillesse, l’amélioration de la prise en charge dans les centres d’accueil jugée inadaptée et non respectueuse de leurs droits et de leur dignité par un rapport récent du Conseil national des droits de l’Homme, le maintien au sein de la famille lorsqu’il est possible et l’aménagement de l’espace public urbain.
Tant mieux si la sonnette d’alarme est tirée et tant mieux si, dès demain, le quotidien des personnes âgées est amélioré. Elles l’auront bien mérité ! Mais il est regrettable que ces préoccupations ne reposent que sur des projections chiffrées et des proportions. Qu’elles soient dix, cent, mille ou plusieurs millions, peu importe ! Elles méritent toutes un minimum de respect et de dignité et tout un chacun doit se mobiliser spontanément et quotidiennement dans ce sens.