Doctinews N°116 DÉCEMBRE 2018
ISMAIL BERRADA
Directeur de publication et de la rédaction
« Les faits montrent clairement que les changements climatiques ont déjà un impact sérieux sur la vie et la santé humaines. Ils remettent en question les bases fondamentales dont nous avons tous besoin pour être en bonne santé - un air pur, de l’eau potable, une alimentation nutritive et des logements sûrs- et compromettrons des décennies de progrès de la santé mondiale.
Nous ne pouvons plus nous permettre de différer encore l’action.» Quelques semaines plus tôt, l’OMS toujours a publié un rapport intitulé « Pollution de l’air et santé de l’enfant : Prescrire un air sain » (2). Il y est écrit qu’un enfant exposé précocement à des niveaux dangereux de pollution peut être condamné à vie à souffrir de problèmes de santé. Ainsi, l’exposition de la mère à la pollution augmente le risque de naissance prématurée, une exposition aigüe d’un jeune enfant augmente le risque de mortalité infantile, une exposition prénatale et postnatale peut avoir un impact négatif sur le développement neurologique, une exposition in utéro pourrait avoir un impact sur l’obésité, une exposition prénatale affecte le développement et la fonction pulmonaire de l’enfant et augmente le risque d’infections aigües des voies respiratoires inférieures.
Asthme, otites, cancers, risques de maladies pulmonaires chroniques à l’âge adulte…, la liste est encore longue et plus que désolante. Au final, ne rien faire plutôt qu’agir coûtera cher, beaucoup plus cher. Car c’est bien là, malheureusement, que réside avant tout la problématique : c’est une question de coût. Pourtant, « si on prend la santé en compte, l’atténuation des changements climatiques est une opportunité, pas un coût », affirme le Dr Maria Neira, Directrice à l’OMS chargée de la Santé publique et des déterminants sociaux et environnementaux de la santé. Elle a raison. Mais cette opportunité est encore loin d’être palpable pour tous. Il est donc temps de s’unir pour communiquer, informer, sensibiliser, partager les connaissances et les données scientifiques afin d’alerter et élargir au maximum la prise de conscience. Si nous ne le faisons pas pour nous, faisons-le pour nos enfants !