Doctinews N°102 Septembre 2017
TORSADE DE POINTE
L’allongement du QT peut entrainer une torsade de pointe définie comme étant une tachycardie ventriculaire avec une fréquence des QRS qui se situe généralement entre 150 et 240/min. La torsade de pointe est le plus souvent fugace mais peut persister suffisamment longtemps pour induire une lipothymie ou une syncope ; elle peut aussi dégénérer en une fibrillation ventriculaire potentiellement mortelle. Ces troubles du rythme peuvent se manifester par des syncopes ou des malaises à répétition et entrainer, dans de rares cas, une mort subite par fibrillation ventriculaire.
FACTEURS DE RISQUE
La prescription d’un médicament qui expose à un risque d'allongement de l'intervalle QT doit être évitée chez les patients ayant :
- Des facteurs de risque de torsades de pointes l Des risques d'hypokaliémie
-  Des prises concomitantes de médicaments qui exposent à un risque de torsades de pointes. La surveillance du rythme cardiaque, de l'intervalle QT et de la kaliémie est justifiée, même si le rythme optimal n'en est pas établi. Plusieurs facteurs de risque sont identifiés dans l’apparition de l’allongement du QT :
- L’âge;
-  Le sexe féminin ;
- Le surdosage d’un médicament qui allonge l’intervalle QT ou l’association d’un médicament avec un risque d’allongement de l’intervalle QT à un médicament qui inhibe son métabolisme ;
-  La bradycardie ou l’association à des médicaments
- bradycardisants ;
- L’hypokaliémie ou l’association à des médicaments hypokaliémiants ;
-  Une hypomagnésémie ;
- Certaines maladies cardiaques pré-existantes ;
INFORMATION DU PATIENT
Par ailleurs, le patient doit être informé de ce risque afin d’éviter les facteurs de risques, notamment en évitant certains médicaments pouvant donner le même effet et qui sont largement accessibles, comme les laxatifs stimulants. Les médicaments les plus pourvoyeurs d’un allongement du QT sont :
les antiarythmiques de classe I et classe III, la digoxine, les bêtabloquants, certains antiangoreux, certains inhibiteurs calciques bradycardisants, certains antihypertenseurs, la méfloquine, le lithium, la dihydroergotoxine, la thalidomide…Il est donc essentiel de surveiller ces médicaments en notifiant tout événement indésirable lié à la prise de ces médicaments et d’informer les patients de ces risques.
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