Animé par le Pr Jean Sibilia, du service de rhumatologie - Hôpital Kirchberg au Luxembourg, ce symposium a été l’occasion pour les participants de débattre de l’intérêt du tocilizumab (Actemra®), un anticorps monoclonal humanisé recombinant, dirigé contre les récepteurs des interleukines-6 et indiqué, notamment, pour les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde.
Une efficacité confirmée
Au début de son intervention, le Pr Sibilia a rappelé le rôle clé que joue l’interleukine 6, une cytokine qui impacte les réponses immunitaires innées et adaptatives et qui est impliquée dans l’inflammation chronique. « L’interleukine 6 est l’une des cytokines proinflammatoires les plus abondantes chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. De nombreux travaux ont montré que les taux élevés et continus de l’Interleukine-6 sont corrélés aux augmentations de l’activité de la maladie et à des éléments cliniques comme la raideur matinale associée à une diminution des niveaux du cortisol », a-t-il expliqué. Du fait de son action inhibitrice des interleukines 6, le tocilizumab permet d’agir efficacement sur les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde. Son efficacité en monothérapie sur les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde non résistantes au méthotrexate a été confirmée par des études scientifiques. Une étude, baptisée ADACTA, a même révélé que le tocilizumab est supérieur à l’anti-tnf adalimumab en monothérapie.
Avantages de la voie sous-cutanée
Le Pr Sibilia a, par ailleurs, présenté les avantages de la forme souscutanée de l’Actemra®, notamment une moindre immunogénicité, une tolérance comparable, voire meilleure que la voie intraveineuse, une maniabilité supérieure, une meilleure acceptabilité chez le patient, et donc une meilleure observance. Selon l’expert, le choix de la forme est conditionné par plusieurs facteurs, à savoir le traitement (efficacité, tolérance, commodité, mode d’administration), le patient (âge, éducation, environnement social…) ainsi que les connaissances sur la maladie et la qualité de la relation avec l’équipe soignante. « La voie sous-cutanée, utilisée éventuellement en monothérapie, est un véritable plus aujourd’hui car elle permet d’être en phase avec la stratégie thérapeutique », a-t-il souligné. Il a ajouté que l’observance, lorsqu’elle est basée sur l’acceptabilité du traitement, est un élément décisif dans la réussite de la prise en charge de la maladie. Elle contribue, en outre, à la baisse des couts liés à la non-observance. « Une étude française réalisée par le cabinet IMS Health et qui a analysé des données concernant des maladies chroniques telles que l’HTA, l’asthme, le diabète, l’hypercholestérolémie et l’ostéoporose, a révélé que 40 % seulement des patients sont observants. Ceci entraine des couts énormes et qui se chiffrent en plusieurs milliards de dollars chaque année à cause des complications liées à la non-observance », a-t-il conclu.